Les bêta-bloquants (hypertension) et des médicaments contre le reflux gastro-oesophagien (RGO) interviennent dans le succès de la pose d’un implant dentaire : les uns favorablement, les autres pas.
« La réussite de l’implantation dentaire dépend principalement de la manière dont le tissu osseux accepte l’implant pour permettre sa fusion avec l’os », explique une équipe de la Faculté de médecine dentaire de l’université McGill (Montréal). « Certains médicaments agissent sur le métabolisme osseux et sur les processus de guérison, de multiplication et de mort des cellules osseuses, et peuvent donc influer fortement sur le succès d’une implantation dentaire. » L’équipe a évalué les effets de deux types de médicaments : les bêta-bloquants et les médicaments contre le reflux gastrique.
• Les bêta-bloquants. Les données sont issues du suivi de 1.499 implants dentaires pratiqués chez 728 patients. Le taux d’échec de l’implantation chez les personnes traitées avec un bêta-bloquant a été de 0,6%, et de 4,1% chez celles qui ne recevaient pas ce médicament. « Nous savions que les bêta-bloquants pouvaient stimuler la formation osseuse et notre hypothèse était que cela pouvait réduire le risque d’échec des implants dentaires. Toutefois, nous ne nous attendions pas à une différence aussi nette. Il faudra mener des études auprès de plus vastes populations de patients pour analyser ce phénomène de manière plus approfondie. »
• Les anti-reflux. Les données sont basées sur 1.640 implants réalisés chez 741 personnes. Le taux d’échec de l’implantation chez les personnes prenant des médicaments contre le reflux a été de 6,8%, alors qu’il était de 3,2% chez celles qui n’en prenaient pas. « Les scientifiques savaient déjà que les médicaments contre le RGO réduisent l’absorption du calcium dans les os et augmentent le risque de fracture », poursuivent les chercheurs. Cet effet au long cours est l’un des premiers à avoir été démontré pour les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). « Ici non plus, nous ne nous attendions pas à des effets défavorables aussi marqués sur l’intégration des implants et la guérison osseuse. Nous devons poursuivre nos travaux pour déterminer les doses appropriées de ces médicaments et les périodes durant lesquelles il faut les prendre ou les éviter. »
Des études sur le rat ont été menées en parallèle afin de savoir s’il serait utile d’administrer des bêta-bloquants et/ou d’interrompre le traitement contre le « brûlant » lors d’une implantation dentaire, voire lors de la pose d’une prothèse de la hanche ou du genou (les mécanismes impliquant l’os sont identiques). Les premiers résultats semblent indiquer que cela pourrait être utile, mais seule une exploration beaucoup plus poussée permettra de le confirmer.
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